La Folie Elisa

Elles cherchent la chair de la perte, la chair du vide, la chair de l’abandon, elles l’ouvrent comme un fruit, elles y plantent leurs dents. Mourir est un art, comme tout le reste : elles le savent aussi. Elles contrarient leur chute par la vitesse. Elles se quittent avec passion. Elles ont en commun un art de la fugue intérieure, de multiples tangentes. Elles sont mortes plusieurs fois (je les regarde tomber). Elles vont finir par se relever (je les vois qui se battent). Elles sont construites sur des sols instables, glissants, poinçonnés. Leur volume intérieur est impressionnant, du dehors on ne pourrait le soupçonner.

Janvier 2015-janvier 2016. Quatre femmes quittent la scène, prennent la fuite : Emy Manifold, une rock star anglaise, Irini Santoni, une sculptrice grecque, Sarah Zygalski, une
danseuse berlinoise, Ariane Sile, une actrice française. Grandes amoureuses, «petites folles», comme Duras le disait de Lol V. Stein, elles ne se connaissent pas mais sont reliées par un graffiti énigmatique, SMA. Une maison les accueille, des chambres claires où recomposer les figures de leur vie, une chambre noire où résonne la fureur du monde. Que faire quand on porte en soi des ruines et des gravats et que la terre se couvre de murs et de barbelés? Où est l’asile? Comment construire l’hacienda?
  • Bleue
  • Paru le 23/08/2018
  • Genre : Littérature française
  • 144 pages - 140 x 205 mm
  • EAN : 9782715248502
  • ISBN : 9782715248502

Foreign Rights

La Folie Elisa

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Presentation

They seek the flesh of loss, the flesh of emptiness, of abandonment, they open it up like a fruit and sink in their teeth. Dying is an art, like everything else – that too they know. They use speed to counter their fall. They part with passion. They share an inner art of fugue, and many tangents. They have died several times (I watch them fall). In the end they will get up (I see them fight). They are built on shifting, slippery ground riddled with holes. Their inner space is impressive, from the outside you would never guess. 

January 2015-January 2016. Four women quit the stage: British rock star Emy Manifold, Greek sculptor Irini Santoni, Berlin-based dancer Sarah Zygalski and French actress Ariane Sile. They ran away, struck down by the extreme violence of those dark times: terrorist attacks, walls and barbed wire all over the earth, the bodies of exiled people washed up on the beaches. They have not met, but are linked by loved men and the mysterious graffiti “SMA”. L. welcomes them in her house, La Folie Elisa: “folie”, from Latin folia, leaf, “Elisa”, the anagram of asylum — each book is a house of leaves. This one is constructed around several rooms: a camera obscura, with European press releases, and four light rooms where those runaway girls will reshape their lives, look for an answer to these questions, more urgent than ever: what can art and love do in time of distress? Where can asylum be found?

Gwenaëlle Aubry is a writer and philosopher born in 1971. Her novels and essays, which have been translated into a dozen languages, include Personne (Prix Femina 2009, No One, Tin House, 2012), Partages and Perséphone 2014.

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Autour du livre

Gwenaëlle Aubry présente son ouvrage "La folie Elisa".

On en parle...

Émission "Théâtre et Cie" / Voix d’auteurs avec la SACD : La Folie Élisa de Gwenaëlle Aubry. Version inédite pour la radio.

France Culture - 6 octobre 2019

En compagnie d'Olivier Chaudenson, directeur de la Maison de la poésie et du festival « Paris en toutes lettres » Gwenaëlle Aubry est l'invitée de l'émission "De Vive(s) Voix"

RFI - Pascal Paradou, 14 novembre 2018

"Une prose incandescente, claudélienne, où poésie rime avec folie, traversé par des images d'une violence rare, bousculé par de grandes « rafales de vie », et incarné par des femmes qui résistent, se battent et finissent par se relever. Elles sont très fortes. Gwenaëlle Aubry, aussi."

L'Obs - Jérôme Garcin, 8 novembre 2018

"Si c'est un roman, il est aussi intelligent qu'un livre de philosophie. Si c'est un livre de philosophie, alors il est d'une eau étrange, car la sensualité déborde le mot et les pages, se pose sur la peau comme un tatouage, une magie que l'on ne peut plus effacer."

Causette - Simonetta Greggio, Novembre 2018

"Gwenaëlle Aubry donne voix à un quatuor féminin d'artistes démembrées par la folie du monde, au lendemain des attentats de 2015. Magnifique."

Le Point - Valérie Marin la Meslée, 13 novembre 2018

"Pas de pathos dans ces expériences de rupture, les voix de ces femmes sont fermes, sans regrets ou nostalgie. Elles ont été traversées dans leur quotidien par les sinistres hoquets de la société, et font l’expérience de la sidération."

Libération - Frédérique Roussel, 17 novembre 2018

"Au-delà d'un roman, c'est comme un poème noir sur les temps que nous traversons. C'est très fantomatique et très poétique. C'est un très, très beau roman."

France Culture - Sandrine Treiner, 19 octobre 2018

Gwenaëlle Aubry est l'invitée de l'émission "Par les temps qui courent"

France Culture - Marie Richeux, 11 octobre 2018

"Dans La Folie Élisa, Gwenaëlle Aubry ouvre une ambitieuse réflexion sur l'asile."

Le Monde des livres - Zoé Courtois, 12 octobre 2018

"La Folie Elisa, un roman admirablement construit et qui sait faire place de manière originale aux questions politiques les plus urgentes." La Suite dans les idées

France Culture - Sylvain Bourmeau, 22 septembre 2018

"Un roman moderne, en phase avec les soubresauts et la fureur du monde."

La Liberté - Alain Favarger, 16 septembre 2018

Gwenaëlle Aubry est l'invitée de l'émission "Entre nous soit dit"

RTS (Suisse) - Mélanie Croubalian, 4 septembre 2018

"Le texte, urgent, syncopé, brûlant, puissamment imagé, met en mouvement les corps et les gestes. et donne à entendre les voix de ces femmes blessées, border line, qui rappellent les figures mises en scène par Gwenaëlle Aubry dans ses précédents livres, Perséphone ou Sylvia Plath."

Télérama - Michel Abescat, 12 septembre 2018

"Ce roman dense et superbement écrit tisse une conversation souterraine entre quatre femmes incandescentes, reliées par leurs amants, leurs fractures intimes et leur désir de liberté. Pour ces « filles de la fuite et de la perte », lancées au grand galop, Gwenaëlle Aubry bâtit une hacienda de mots, une « demeure libre d'amarres » où trouveront refuge tous les hommes et femmes jetés sur les routes par la violence d'un monde devenu fou."

L'Humanité - Sophie Joubert, 11 septembre 2018

"C'est tout cela - la volupte soufrée de la perte, le fond ténébreux du désir, les bords incertains de nos abîmes intérieurs et leur imprévisible profondeur, la beauté convulsive de ces « filles de la fuite et de la perte » ainsi que leur continuelle aspiration vers quelque chose de toujours plus haut - que Gwenaëlle Aubry sait dire à merveille."

Le Matricule des anges - Richard Blin, 7 septembre 2018

"Un appel à combattre toutes les exclusions, une convergence des luttes parce qu'une convergence des souffrances, La Folie Élisa s'en fait le prisme."

AOC - Alexis Nouss, 4 septembre 2018

"Citons encore, pour parfaire cette photo de groupe des conquérantes de la rentrée : Nancy Huston et Anne-Marie Garat, Nina Bouraoui, Gwenaëlle Aubry et Zadie Smith."

La Provence - Jérôme Garcin, 19 août 2018

"Dans La Folie Élisa, de Gwenaëlle Aubry, quatre femmes touchées par l'horreur djihadiste se racontent et tentent de se reconstruire."

Le Monde - Raphaëlle Leyris, 16 août 2018

"Gwenaëlle Aubry décrit avec précision la force blessée qui permet d'exécuter un grand saut ou un riff de guitare, l'absolu qui se jette dans le texte, l'amour qui malaxe la glaise."

Elle - Sandra Basch, 17 août 2018

"Runaway Girls. L'auteure de Lazare mon amour et de Perséphone, 2014 [...] accompagne dans leurs élans et leurs gouffres ces héroïnes d'excès, assoiffées, affamées, amoureuses à corps perdu, « droguées dans l'âme ». Celles qui se laissent rapter, celles qui prennent de face et expérimentent dans leur chair la violence sans frontière du monde. Ici, explicitement contemporain et très réel, c'est un monde d'attentats, de murs, de barbelés..."

Livres Hebdo - Véronique Rossignol, 25 mai 2018

Gwenaëlle Aubry est l'invitée de l'émission "Les Chemins de la philosophie"

France Culture - Adèle van Reeth, 7 septembre 2018

"Il y a là Irini, sculptrice grecque, Sarah, chanteuse allemande, Ariane, actrice française, Emily, rock-star anglaise. des femmes qui portenty leur peau comme un gant retourné et qui frappent un jour à la porte de la Folie parce qu'elles ont fui et qu'elles cherchent l'asile. « Nous portons tous en nous une maison effondrée. » Gwenaëlle Aubry leur ouvre, déploie son écriture le long de leurs blessures, cartographie leurs « chambres obscures  et (leurs) pièces condamnées et ces couloirs sans fin qui soudain nous traversent et où nous errons éperdus, affolés ». Elle leur offre un abri, c'est la Folie, mais aussi ce roman poétique."

Ça m'intéresse - Juliette Serfaty, 3 septembre 2018

"Gwenaëlle Aubry fait entendre les voix de quatre jeunes femmes, artistes et fugueuses, de notre temps."

La Croix - Francine de Martinoir, 30 août 2018

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